Les Premières Relations Entre Musulmans et Occident
Prof. Dr. İhsan
Süreyya SIRMA
Il est bien évident qu’on ne peut pas
parler de tous les aspects d’un sujet aussi vaste comme ceci, pendent une
conférence. C’est pourquoi nous allons aborder quelques indices seulement.
Bien sur, lorsque nous parlons des
relations des musulmans avec Occident, nous voulons dire par “Occident” : les
Chrétiens. Parce que depuis les premiers jours de l’Islam, jusqu’aujourd’hui,
pour les Musulmans, les Chrétiens représentent l’Occident.
Pour les musulmans, tous les Prophètes, et
bien sur le dernier Prophète Muhammed (s.a.s) aussi, sont des meilleurs
exemples pour toute l’humanité.
C’est pourquoi, nous allons commencer par la tenue du Prophète Muhammad
(s.a.s), envers les Chrétiens.
Premiers
contacts du Prophète avec les chrétiens
D’après les documents historiques qui
concernent l’histoire des musulmans, les premiers contacts du Prophète Muhammed
(s.a.s) avec les chrétiens, eurent lieu pendant son voyage en Syrie, près de
Damas, a Busra avec le moine Bahira, qui y dirigeait son couvent. Et toujours
selon les sources historiques, Bahira l’avait connu comme le futur Prophète ;
dont je n’entre pas dans les détailles.
Rencontre du Muhammed
(s.a.s) avec Varaka le chretien
Lorsque Muhammed (s.a.s) a reçu les premières
révélations, au Mont Hirâ, étant un être humain, il a été effrayé, de ce fait
extraordinaire. Parce que pour un être humain, parler avec un super-humain,
c’est à dire, Ange Gabriel, ne doit pas être facile. C’est pourquoi il
descendit tout de suite de la montagne, et rejoint sa maison.
Le voyant dans un état qui n’était pas
autrement sur lui, sa femme Khatija, lui demanda de ce qui c’est passé. Alors,
il raconta son histoire avec Gabriel.
Khatija, de sa part tout étonnée, alla voir
son cousin Varaqua, pour lui raconter l’état de son Mari.
Varaqua, après avoir quitté le paganisme, et
embrassé le Christianisme, était devenu un savant bien cultivé. Et
lorsqu’elle raconta le fait de son mari, Varaqua de dire :
- O
Khatija ! Si ceux que tu me raconte sont vrais, ton Mari va devenir un
Prophète. Et celui qui était venu à lui, c’est le même qui fut venu autre foi a
Moise. Dit lui qu’il tient !
Après quelques heures, Muhammed (s.a.s) lui-même, vu Varaqua, qui
visitait la Qa’ba. Et Varaqua lui dit les mêmes choses ; et ajouta :
- Si je vivais jusqu’au ce jour-là, je serais parmi ceux qui
t’aideront.
Révélation de la Sourate « Roum » (Byzantins)
L’Islam, ne considère pas le
Christianisme comme les autres croyances. Tels que le Zoroastrisme, le
Bouddhisme, etc.
La première source de l’Islam, c’est à dire le
Coran emploie une terminologie spéciale pour définir le Christianisme. Cette
terminologie est « Ahlu’l-Kitab », qui veut dire : Les
Gens du Livre. C’est pourquoi les relations des musulmans, avec les Chrétiens,
différent de ceux des autres religions. Par exemple un musulman pouvant se
marier avec une chrétienne, ne le peux pas avec une Bouddhiste ou avec une
athée. Ou encore, selon la Loi Islamique, les musulmans peuvent manger les
repas préparés par les Chrétiens, bien entendu sans la viande du porc et des
boissons alcooliques, mais ne peuvent pas le faire chez les mécréants. Et ainsi
de suite.
C’est la raison pour la quelle, a l’époque du
Prophète Muhammad (s.a.s), lorsque eut la guerre entre Byzantins et les
Zoroastriens de l’Iran, et les Byzantins fussent vainques, les païens Mecqois
vinrent aux Musulmans et se moquèrent d’eux, en disant, « Voilà les gens
qui croient comme vous, sont vainques ! »
Sur ce fait, le Prophète, et ses compagnons
furent tristes. Mais sans un délai très long les versets suivants sont révélés
par Dieu, et les musulmans se réjouirent :
“Les Roum ont eu le dessous, dans le pays
voisin, tandis qu’ils auront le dessus après avoir eu le dessous. Dans moins de
dix ans, - à Dieu le commandement, avant comme après ! - et ce jour-la les
Croyants se réjouiront du secours de Dieu. Il secourt qui Il veut, tandis qu’Il
est, Lui, le Puissant, le Miséricordieux”.
Et en effet, il y eut une autre guerre entre Byzantins et les
Zoroastriens ; et cette foi ci, ce furent le les Byzantins qui étaient des
vainqueurs.
L’Histoire d’Addas le
chrétien avec le Prophète Muhammed (s.a.s)
Lorsque les Mecqois châtièrent, et empêchèrent
le Prophète Muhammed (s.a.s) de propager la Religion de Dieu a la Mecque, il
voyagea a Taif, une ville qui se trouve a 90 km Loin de la Mecque, pour y
continuer sa mission divine.
Mais les Taifiens ne l’écoutèrent guerre, et
l’expulsant de la ville, ils le lapidèrent.
Pendent qu’il quittait la ville avec son
visage, ses mains, et ses jambes sanglantes, deux fils d’un certain Rabia le
virent, et ordonnèrent leur esclave chrétien qui s’appelait Addas, de lui
offrir des raisins. Addas, le chrétien lui essuya le visage du sang, et lui
offrit des raisins.
Avant de commencer de manger les raisins,
Prophète Muhammad (s.a.s) dit :
- Bismillâh, a
nom de Dieu.
Addas tout étonné, le regarda, et dit :
- Les gens de ce
pays ne disent pas ce mot !
Le Prophète lui demanda :
- De quel pays
es-tu o Addas, et quelle est ta religion ? Et Addas répondit :
- Je suis
chrétien, et je suis de Ninive.
Le Prophète dit :
- Du pays de Yonas, l’homme vertueux.
Addas lui demanda :
- D’où connais-tu Yonas ? Et le Prophète
de le répondre :
- Il est mon frère. Il était Prophète, et jeu
suis Prophète aussi.
Sur ces paroles du Prophète (s.a.s), Addas commença à lui embrasser
le visage, et les mains.
Lorsque Addas retourna chez ses maîtres, ils
lui demandèrent :
- O Addas ! Qu’est ce que t’est arrivé
que tu as embrassé le visage et les mains de cet homme ?
Addas leur répondit :
- O mon Maître ! Il n’y a pas
dans ce monde autre chose qui soit meilleur et plus aimable que lui. Il m’a
informé des choses que seuls les Prophètes peuvent le savoir.
L’histoire du chrétien Adi b. Hatim
Adi b. Hatim était un Chrétien Médinoi qui
était très riche et très savant. Et il était aussi le chef, le représentant des
chrétiens qui habitaient à Médine.
Lorsque Le Prophète Muhammad (s.a.s) émigra à
Médine, Adi b. Hatim quitta Médine, et s’installa en Syrie, dans les environs
de Damas. Mais un jour sa fille qui avait connu le Prophète, l’a dit : O
mon père, je crois que Muhammed est sur la bonne voie. Pour quoi tu ne vas pas
lui parler ?
Adi
alla à Médine ; et rencontra le Prophète qui sortait de la mosquée.
Adi b. Hatim nous raconte la suite de son
histoire avec Muhammed (s.a.s) :
« Je suis allé à Médine, et j’ai trouvé
Muhammed dans la mosquée. Je suis entré, et l’ai salué. Il a demandé, qui
suis-je. Je l’ai répondu : Adi b. Hatim. Il s’est levé, et m’emmena chez
lui. Sur le chemin, une vieillarde l’a coupé le chemin, et commença à lui
demander des choses, et lui de répondre. La vieillarde a tellement allongé la
parole, dont j’ai commencé à m’ennuyer ; et je me suis dit : Par Dieu
celui-ci n’est pas un roi ! Après quoi nous avons continué notre chemin,
et nous sommes arrivés chez le Prophète. Il y avait un petit coussin très
ancien, qu’il me l’a donné pour m’asseoir. J’ai voulu le lui rendre, pour qu’il
s’assoie lui-même sur le coussin. Il a refusé de le reprendre, et je me suis
assis les dessus. Quant a lui, il s’est assis par terre. Et alors je me suis
dit : Par Dieu, cela n’est pas l’affaire d’un roi ! Et je me suis
soumis à lui, et j’ai embrassé l’Islam ».
A cela nous pouvons ajouter beaucoup
d’exemple. Mais pour ne pas entrer dans les détailles, nous allons donner
autres faits que ceux-ci.
Lettres du
Prophète aux Souverains Chrétiens
Pendent le premier siècle de l’Islam, les musulmans avaient comme
voisins, deux grands Etats : L’Empire byzantin, et l’Empire perse. Et bien
sur, leurs grandes colonies aussi.
Après avoir prêché la Religion de Dieu, c’est à dire l’Islam, dans
la Péninsule Arabique, le Prophète Muhammed (s.a.s), étant obliger de
l’informer à tout le monde,
il commença de faire des relations avec les Etats voisins : Byzance, et
Iran. Et pour ces relations, il préféra de les envoyer des lettres, et les
inviter à embrasser l’Islam.
Si nos étudions ces lettres, nous verrons que le Prophète
choisissait des différents langages selon les personnes qu’il s’adressait. Le
contenu de ses lettres adressées aux rois, différait, de celles qui avaient été
adressé à un chef d’une tribu ; comme son langage aux chrétiens, qu’on les
appelle « Ahlu’l-Kitab » (Gens du Livre), changeait de son langage employé
pour les Zoroastriens.
Maintenant nous allons voir quelques-unes de ces lettres.
La lettre du
Prophète au Roi d’Abyssinie, Négus le Chrétien
« De Muhammed, envoyé de Dieu, a an-Najachî,
Roi des Abyssins :
Je t’adresse les louanges de Dieu hors duquel
il n’y a point de Dieu, le Souverain, le Saint, le Protecteur, le Secoureur. Et
j’atteste que Jésus, fils de Marie, est l’esprit de Dieu et Son verbe, qu’Il
lança sur Marie, la vertueuse, l’inattaquée, qui l’a porté par effet de Son
esprit et de Son souffle, ainsi qu’Il avait créé Adam de Sa propre main.
Or, je t’appelle vers Dieu unique, Lequel n’a
point d’associé ; que tu me suives et ajoutes foi a ce qui est venu vers
moi, car je suis l’envoyé de Dieu. Je t’appelle donc toi et tes troupes vers
Dieu le Puissant, le Majestueux. J’ai signifié et conseillé : a vous
d’accepter mes conseils.
Je dépêche vers toi mon cousin paternel,
Ja’far, accompagné d’un petit nombre de Musulmans. Des qu’il sera arrivé chez
toi, reçois-les avec hospitalité, en mettant de coté tout orgueil déplacé.
La paix sur quiconque suit la vraie
voie ».
La lettre du
Prophète a Héraclius, Roi des Byzantins
« Par le nom de Dieu, le Miséricordieux,
le Tout Miséricordieux.
De Muhammed, esclave de Dieu et Son envoyé, a
Héraclius, grand-chef des Roum(Byzantins).
Paix a qui suit la vraie voie ! J’ajoute
que je t’appelle de tout l’appel de l’Islam : Soumets-toi (a l’Islam) et
tu seras sauf. Soumets-toi et Dieu te dispensera double mérite. Mais si tu te
dérobes, le crime des paysans (tes sujets) retombera sur toi. « Et (vous),
o Gens du Livre, venez-en à un dire qui soit commun entre nous et vous :
que nous n’adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que parmi nous nul
n’en prenne d’autres pour Seigneurs en dehors de Dieu. Puis s’ils tournent le
dos, eh-bien, dites : Soyez témoins que, certes, c’est nous qui sommes les
Soumis (a Dieu, musulmans) ».
Les époques
après le Prophète
Après la mort du Prophète, au temps des ses
premiers quatre Califes, l’Etat Islamique a eu la même politique envers les
pays étrangers. Ces quatre Califes, agirent, exactement comme le Prophète les
avait ordonnés.
Epoque du
« saltanat »
Dans les siècles qui suivirent, l’Islam a vu sa pratique dans
beaucoup d’Etats. Mais cela ne veut dire pas que, dans ce grand Etat qui
s’étendait de La Chine jusqu'en Andalousie, en Espagne ; tout allait bien.
Parmi tous les adaptes des religions, il y en avait de temps en
temps, ceux qui se comportaient, contres les principes religieux. Dans ce
cas–la, ces gens qui n’avaient pas agissent selon les commandements de Dieu,
mais tout au contraire, pour satisfaire seulement leur « égoïsme »,
ont oppressé les adaptes des autres religions, aussi bien que leurs
coreligionnaires.
Par exemple, pendent les Guerres Croisades, les « Templiers »
qui se présentaient comme « les sauveteurs du tombeau de Jésus »,
n’ont pas seulement massacré les musulmans et les juives, mais ils ont massacré
aussi, des milliers de chrétiens, et ont pillé leurs maisons, leurs boutiques.
Et alors, il y eut aussi, dans l’histoire de l’Islam qui a duré
quinze siècles, des soi-disant musulmans qui ont agissent contre la volonté de
Dieu, et ont oppressé et les musulmans, et les autres adaptent des religions.
Mais cela ne veut dire pas qu’il en était toujours comme cela.
Comme il y eût pendent la longue durée de l’histoire de l’humanité, des bons,
et des mauvais gens ; il y eut aussi des bons, et des mauvais dirigeants
des Etats. Que ce soit chez les musulmans ou chez les chrétiens !
Au « Moyen Age », les étudiants chrétiens et juifs qui venaient
des pays nordiques de l’Europe, se rendaient sans aucune difficulté, en
Andalousie ou a Sicile, pour faire leurs études dans les universités
islamiques ; exactement comme les étudiants musulmans d’aujourd’hui, qui
ne peuvent pas faire leurs études dans leurs propres pays, et qui se rendent
dans divers pays de l’Europe.
Voilà, comment les musulmans se comportaient envers les chrétiens.
Je termine mes paroles avec une phrase de fameux écrivain chrétien
Amin Maalouf qui
dise :
« Aucune religion n’est dénouée d’intolérance, mais si l’on
faisait le bilan de ces deux religions « rivales », on constaterait
que l’Islam ne fait pas si mauvaise figure. Si mes ancêtres avaient été
musulmans dans un pays conquis par les armées chrétiennes, au lieu d’avoir été chrétiens
dans un pays conquis par les armées musulmanes, je ne pense pas qu’ils auraient
pu continuer a vivre depuis quatorze siècles dans leurs villes, et villages, en
conservant leur foi. Que sont devenus, en effet, les musulmans d’Espagne ?
Et les musulmans de Sicile ? Disparus, tous jusqu’au dernier, massacrés,
contraints a l’exile ou baptisés de force ».
Conclusion
1)
Le Prophete Muhammed (s.a.s) connaissait les chrétiens, et ne
voyait aucun inconvénient pour les rencontrer, et pour les parler.
2)
Comme nous avons indiqué dans la Sorate Roume du Coran, le Prophète
se réjouissait, lorsque les chrétiens étaient des vainqueurs envers des
polythéistes.
3)
Le Prophète ne voyait pas d’inconvénients, pour recevoir les
chrétiens chez lui, et leur donne la meilleure hospitalité.
4)
Le Prophète (s.a.s) recevait les délégations chrétiennes dans la
mosquée,
et les permettait d’y accomplir leurs prières dans.
5)
Le Prophete(s.a.s) était en relation avec le Roi byzantin, qui
était chrétien, et l’invitait à l’Islam, la religion de Dieu.
En finissant, je voudrais dire :
Nous allons tous mourir. Et nous croyons qu’il y a un Paradis pour
ceux qui suivent la vraie voie. Et si nous voulons être parmi eux, à nous
d’être sur le chemin qui a été tracé par Adam, par Moise, par Abraham, par
Jésus, et par Muhammed (s.a.s).